L’hiver premier est l’une des saisons les moins appréciées : après l’éclat des fêtes de fin d’année, il nous reste le silence, le froid et la blancheur grise des paysages dormants. L’estomac réclame des légumes et la routine de travail reprend ses droits.
Et pourtant, c’est l’une de mes périodes préférées de l’année, car elle appelle au repos de l’âme, au travail intérieur avant la germination d’une nouvelle énergie. Tout comme la nature qui se roule en boule pour prendre une pause bien méritée, j’apprécie de mettre le cap en douceur.
Avant de replonger dans le tumulte de la ville, l’hiver premier m’autorise une parenthèse de silence dans les parcs déserts, un nettoyage presque rituel de mon intérieur après les décorations de Noël chargées en couleurs et en lumières.
Dans une société obsédée par la productivité et la rentabilité du temps à tout prix, nous en oublions bien souvent de prendre le temps de ne rien faire.
Pourtant, même la nature se repose de temps en temps.
En hiver, les arbres se mettent en jachère, les graines prennent des forces sous la terre et certains animaux hibernent jusqu’au printemps.
Nous aussi, nous avons besoin de repos dans notre cycle de vie.
Huit heures de sommeil par nuit, mais pas seulement. Après une période intense en créativité et en action, il est naturel de mettre notre esprit en jachère, nous aussi. Se déconnecter, laisser les idées prendre des forces sous notre conscience comme les graines attendent de germer sous le sol. Donner un temps de maturation à nos choix et nos projets.
Faire l’espace pour écouter notre voix intérieure, s’étirer et se demander, en toute sérénité, ce qui va et ce qu’on aimerait changer. Réévaluer nos valeurs et nos priorités, prendre le temps de regarder les étoiles, la boussole et choisir sur quelle position placer notre gouvernail pour l’année à venir…