Personne ne savait exactement combien d’années s’étaient écoulées depuis l’écroulement de la civilisation. La nature enveloppait les vestiges de la cité d’un épais manteau végétal. De petits groupes d’humains tentaient de survivre, en repoussant les monstres éveillés des profondeurs, mais aussi en luttant contre d’autres groupes avides de survie ou de pouvoir.
Le long d’une colline escarpée s’était installé un petit village, inondé de soleil au cœur de l’après-midi. Des maisons s’élevaient en patchwork de tous types de matériaux récupérés dans les ruines. Les réfugiés s’étaient habitués à une certaine forme de confort grâce aux panneaux photovoltaïques réparés et installés par une ancienne ingénieure. Cette paix, bien que précaire, durait depuis plusieurs années maintenant.
Puis, un jour, un groupe de survivants menés par un ancien militaire emprunta la route au pied de la colline. Poursuivis par une horde de monstres, leur alpha en voulait au sang tout particulier de Livia, une jeune femme secourue par le groupe. Ils avaient besoin d’essence, de nourriture, de munitions et de repos.
Concentrés sur la route à suivre et les traces de monstres à leur poursuite, les passagers n’aperçurent pas le scintillement des panneaux solaires sur la colline. Ils ne décidèrent pas de se reposer dans le village et tracèrent leur route, jusqu’à tomber en panne d’essence quelques dizaines de kilomètres à l’est du village.
Aucune attaque ne vint perturber l’équilibre précaire du village à flanc de colline ce jour-là, et ses habitants vécurent encore de nombreuses années. Leur vie fut certes difficile et dangereuse, mais ils parvinrent à développer leur petite communauté, et à offrir une enclave de sécurité aux réfugiés et à leurs familles.
Quant au sort de Livia et son groupe de survivants, c’est une histoire pour un autre jour…
(52 micronouvelles en 2018 – 5/52 – série : Élément déclencheur)