Un jour, ma grand-mère m’a raconté que les enfants des Muses vivaient parmi nous. On peut les apercevoir dans les rayons de soleil à travers les feuilles d’automne, scintillant sur les vagues des océans, dansant au-dessus des flammes de la cheminée, se reflétant sur le plafond de la chambre lorsque passe une voiture.
Lorsqu’un être humain écoute sa créativité, il arrive souvent qu’une enfant des Muses virevolte au-dessus de sa tête et se pose sur son épaule. Là, si nous lui consacrons toute notre attention, elle nous souffle une idée.
Ensuite, elle virevolte, l’enfant des Muses. Emportée par le vent de notre quotidien, nos pensées et nos émotions. Elle attend avec espoir que nous lui volions son idée pour la concrétiser.
La planter, la cultiver, la modeler, la sculpter.
Mais si nous attendons trop longtemps sans rien en faire, alors l’enfant des Muses se lasse. Car sa raison d’être est de collaborer avec les cœurs humains pour créer. Elle finit par s’envoler, et avec elle son idée, qu’elle viendra susurrer à l’oreille d’un autre.
Alors, si vous apercevez une enfant des Muses au détour d’une promenade, dans les remous d’une tasse de thé ou entre les lignes d’un livre, écoutez-la. Et surtout, plantez et cultivez son idée avant qu’elle ne s’envole…
(Writober jour 27)
(52 micronouvelles en 2018 – 46/52 – série : microfables)