Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous menez votre vie dans cette direction-là? Quelle est votre motivation profonde, votre rêve, votre objectif, votre raison d’être?
Cette question, qui devrait déterminer une bonne partie de nos choix de vie, il arrive bien souvent que nous passions des semaines, des mois, des années sans jamais nous la poser. Et pourtant, connaître son “pourquoi” est, à mon avis, capital pour donner du sens à notre vie et trouver notre juste place.
Qu’est-ce que mon “pourquoi”?
Le “pourquoi” de notre vie, c’est ce en quoi nous croyons, ce qui nous motive chaque jour dans les choix que nous faisons, dans la vie que nous menons et la personne que nous devenons.
Simon Sinek, qui parle de l’importance du pourquoi dans une vidéo TED, appelle aussi cela les croyances, les convictions, les causes que l’on soutient. Tony Robbins, quant à lui, appelle cela la “philosophie de vie” : cette raison sous-jacente qui nous pousse dans nos choix et nos priorités de vie.
C’est ce « pourquoi » qui donne du sens à notre vie, qui lui donne un but. Ensuite seulement, on peut réfléchir au « comment » suivre ses convictions, vivre en accord avec ses priorités.
Et cette réflexion mène enfin au « quoi » : la ou les solutions concrètes qui répondent à ce « pourquoi », qui prouvent ce en quoi nous croyons, qui mettent en accord nos convictions avec nos actions.
L’absence de pourquoi
Le problème aujourd’hui, à mon sens, lorsque l’on n’est pas satisfait de sa vie (professionnelle ou personnelle) n’est pas tant que nous ayons choisi un mauvais pourquoi, une mauvaise croyance ou conviction, mais plutôt que nous ne nous posons jamais vraiment cette question. On ne prend jamais le temps de définir notre propre philosophie de vie.
Alors nous sommes guidés par les opportunités qui se présentent, menant une vie par défaut : par exemple, on va reprendre la carrière de nos parents, ou bien on va faire le premier boulot qui voudra bien de nous, on va déménager dans la ville où ce boulot a été trouvé…
Ou alors, nous serons guidés par le « quoi ». Dans le cas du travail, le « quoi », c’est gagner de l’argent. Peut-être me direz-vous « non, gagner de l’argent, c’est le pourquoi. Si je n’avais pas besoin de gagner d’argent, je ne travaillerais pas ». Vraiment ? Tony Robbins, qui a rencontré bien plus de millionnaires que moi, explique que bien souvent, les gens qui, par exemple, revendent leur entreprise et empochent des millions finissent bien vite par tourner en rond, s’ennuyer.
Gagner de l’argent n’est pas le pourquoi de notre vie. C’est un outil, un moyen nécessaire dans notre société pour se loger, se nourrir, se chauffer et entretenir notre famille. On ne vit pas pour gagner de l’argent, on doit gagner de l’argent pour survivre. Et le travail, c’est quoi ? Un moyen de gagner de l’argent. On est dans le « quoi », et pas dans le « pourquoi ».
Donc la plupart d’entre nous adoptons un raisonnement à partir du quoi, moi y compris. Il faut gagner de l’argent. Et on part de là pour décider quel genre d’études on peut faire en fonction de nos compétences, de notre milieu social et autres contraintes de la vie. On part de là pour décider où postuler. On part de là pour s’acharner à trouver un travail, ce qui n’est pas évident de nos jours.
Et le pourquoi ? On n’arrive jamais au cœur de cette question, parce que le « comment » gagner de l’argent prend toute notre énergie.
Commencer par se demander « pourquoi »
Et si on part du pourquoi, de nos croyances, nos convictions, notre philosophie de vie, en quoi cela change-t-il les choses ? Le monde du travail est toujours aussi bouché, et il faudra bien, au final, gagner sa vie quand même. Je ne détiens pas de réponses.
Je ne suis qu’un être humain qui apprend à vivre. Mon expérience est personnelle et les leçons que j’en tire ne seront peut-être pas valables pour vous. Mais j’explore des pistes de réflexions, j’apprends et je partage ce que je découvre.
Partons du pourquoi. Avez-vous un pourquoi ? Je me suis rendu compte, à trente ans, que je ne m’étais guère posé la question depuis que je suis une adulte qui doit gagner sa vie, finalement. Il fut un temps dans ma vie où le pourquoi était très clair dans ma tête. À dix-huit ans, je décide que médecine n’est pas pour moi.
Ma philosophie de vie ? Je veux apprendre, découvrir, suivre ce qui me passionne parce qu’on n’a qu’une vie et qu’elle est si brève ! Je suis fascinée par le Japon. Je veux savoir ce qui se passe si j’explore cette piste. Je pars du pourquoi.
Puis j’explore le comment. J’ai peu de moyens, je travaille pour payer mes études et mes parents m’aident comme ils peuvent. Quelles sont alors les options qui s’ouvrent à moi ? Je découvre une filière langues, culture et civilisation japonaise à Lyon, qui propose des programmes d’échange avantageux. Deux ans et des centaines d’heures de travail acharné plus tard, je décroche la bourse d’études et je pars compléter ma licence au Japon. Nous terminons sur le quoi.
Tout est parti de la philosophie de vie que j’ai adopté à l’époque, j’ai ensuite trouvé une solution adaptée à mes circonstances personnelles, et je me suis retroussé les manches. Si j’étais partie du quoi (ce que j’ai fait plus tard lorsque la peur du chômage m’a rattrapée), j’aurais sélectionné des études qui mènent à un travail stable, décroché un diplôme et, peut-être, un premier travail. Mais je n’aurais jamais vécu cette aventure extraordinaire de mon année d’études au Japon, avec tout ce que j’ai appris sur place.
Ce n’est là qu’une expérience personnelle. Peut-être n’est-elle pas suffisante pour prouver cette intuition que j’ai au plus profond de moi : commençons par nous demander pourquoi nous voulons vivre, qu’est-ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Définissons-nous une philosophie de vie. Et cherchons les solutions (le comment gagner de l’argent) en fonction de cette philosophie de vie et non en fonction du « quoi », de la contrainte, de l’obligation.
Comme le dit Simon Sinek : « lorsque l’on sait pourquoi, la décision (d’abandonner son business) est la plus facile du monde ». Il n’y a plus qu’une option, une évidence, parce que l’on sait pourquoi.
Ces solutions ne seront pas forcément plus faciles, et il n’y aura probablement pas moins d’obstacles. Peut-être y a-t-il un boulot alimentaire peu gratifiant dans l’équation.
Mais peut-être aurons-nous alors plus de passion, plus de hargne, plus de motivation, plus de ressources intérieures pour surmonter ces difficultés. Parce que nous savons pourquoi nous fournissons tous ces efforts…
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