Depuis que j’ai osé suivre ma propre voie, notamment en tant qu’artiste et écrivaine, j’aime regarder les parcours inspirants de celles et ceux qui ont réussi. Et souvent, ces personnes ont été visitées par la chance. Elles ont eu une opportunité, rencontré la bonne personne au bon moment, décroché un premier contrat qui a tout déclenché.
Mais la chance, par définition, ne peut ni se prédire ni se planifier. Alors comment prendre exemple sur ces parcours inspirants? En respectant la chance, une leçon que j’applique maintenant jour après jour dans ma vie d’artiste de niveau 1.
La vertu et la fortune
Pour comprendre comment je pouvais respecter la chance, alors même que je n’avais aucun contrôle dessus, je me suis tournée vers Machiavel. Dans ses écrits, il s’est posé la question du pouvoir de la fortune (dans le sens “chance”, ou “hasard”) dans les affaires humaines, et comment lui résister, alors même que par définition, la fortune est incontrôlable et imprévisible.
L’idée que développe Machiavel, en gros, c’est que si le sort (la chance) gouverne une partie de notre vie, sans qu’on ait le contrôle dessus, nous disposons d’une certaine liberté d’action, sur laquelle nous avons bel et bien un contrôle. Par ces actions, nous pouvons nous préparer à la chance, en quelque sorte. Par exemple, même si nous ignorons quand les eaux monteront, nous pouvons préparer des digues et des canaux d’évacuation.
L’idée serait alors de se préparer à la chance, d’agir plutôt que d’espérer passivement qu’elle pointe le bout de son nez. En d’autres termes, nous pouvons nous donner les moyens de la réussite, préparer la venue d’une opportunité comme la digue prépare la venue d’une montée des eaux.
C’est ça, respecter la chance, finalement : faire de son mieux, donner tout ce qu’on peut, fournir la meilleure qualité possible pour que le jour où nous rencontrons la bonne personne, cette chance se transforme en opportunité.
Respecter la chance
C’est Navo qui utilise ces termes lors de son interview dans le podcast Nouvelle École. Il donne notamment l’exemple de Valentin, un monteur qui a travaillé avec eux sur la fameuse série Bref. D’après cette interview, Kyan Khojandi aurait rencontré ce monteur lors d’un mariage, où il avait livré une vidéo top qualité. Et lorsqu’il a eu besoin de ce type d’expertise pour Bref, il s’est souvenu de la qualité de la vidéo de mariage, et il a contacté Valentin.
Si on se met du point de vue du monteur, se dire qu’il a monté une vidéo amateur lors d’un mariage, qu’il y avait parmi les invités quelqu’un qui s’est retrouvé à produire une série à succès, et qu’en plus il s’est souvenu de lui et lui a proposé un job, c’est quand même une sacrée visite de la chance. Et dans cette affaire, Valentin ne pouvait contrôler aucun de ces paramètres. Par contre, il pouvait contrôler la qualité de la vidéo de mariage qu’il a montée à l’époque. Si sa vidéo avait été pourrie, Kyan Khojandi ne l’aurait jamais contacté, et la rencontre fortuite ne se serait jamais transformée en opportunité.
C’est ça, respecter la chance. Faire de son mieux sur ce que l’on est en mesure de contrôler. Tout donner, apporter toute la valeur que l’on peut avec nos compétences, nos talents et notre passion pour ce qu’on fait. Préparer la visite éventuelle de la chance.
Certes, ce n’est pas suffisant pour assurer la réussite. Mais c’est tout ce que l’on peut contrôler : la manière de se présenter au monde, la qualité du travail que l’on fait, les initiatives que l’on prend, la manière dont on traite les personnes influentes mais aussi celles qui ne le sont pas (encore, qui sait?), la qualité que l’on fournit même pour un tout petit projet, même amateur, même bénévole.
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Et vous, que vous inspire cette idée ? Que faites-vous, ou que pourriez-vous faire, pour respecter la chance ? Si vous avez des conseils, je serais ravie de les découvrir. En attendant, merci infiniment de m’avoir lue jusque là, bonne journée et excellente soirée à vous !
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