Dans cette nouvelle émission autour du slow, on aborde la question de la relation au temps. On pense souvent que certains imprévus nous font perdre du temps, mais est-ce vraiment le cas ? C’est notre perception de la situation qui nous fait perdre du temps, ou qui transforme la situation en opportunité de prendre son temps. Il peut y avoir, cela dit, des choses qui coûtent du temps, et d’autres qui en fabriquent…
La relation au temps
Nous disposons tous de vingt-quatre heures par jour, tous les jours jusqu’à notre dernier souffle. En d’autres termes, le temps est une ressources dont nous avons exactement la quantité nécessaire tout au long de la vie, ni plus, ni moins.
Alors, pourquoi a-t-on parfois l’impression de courir après le temps, de perdre du temps, de gâcher du temps, ou à l’inverse de gagner du temps ?
Le temps est une construction mentale : ce sont les êtres humains qui ont divisé le passage de la vie en jours, heures, minutes, secondes…
Ainsi, dans beaucoup de situations, nous ne perdons pas de temps objectivement, mais c’est notre perception de la situation qui nous donne l’impression de le perdre.
Par exemple si votre avion ou train est en retard, vous pouvez considérer que cela vous fait perdre du temps, et vous râlez ou ressassez et passez un mauvais moment à attendre. Ou bien vous pouvez considérer que c’est une opportunité de prendre une pause avec un bon livre, et prendre votre temps.
Ce qui coûte du temps
Certaines choses coûtent du temps, mais ce ne sont pas toujours celles que l’on croit. Certaines situations sont imprévues, et nous n’avons pas le contrôle dessus. C’est notre perception de ces situations qui peuvent nous faire perdre du temps : quand on se bat contre la réalité.
Ressasser en se disant que cela n’aurait jamais dû avoir lieu, juger les personnes responsables du problème, se plaindre, culpabiliser ou se dire que si cela n’avait pas eu lieu, on aurait eu le temps de ceci ou de cela : c’est ça qui coûte du temps.
Pourquoi ? Parce que toutes ces pensées prennent votre énergie et n’apportent rien à la situation.
Alors que de chercher des solutions face à un problème, ou bien accepter la réalité telle qu’elle est et faire bon usage du temps d’attente imprévu, cela permet de ne pas, en effet, perdre votre temps.
Ce qui fabrique du temps
Ce qui fabrique du temps, c’est d’en utiliser un peu pour apporter une mesure d’organisation à votre journée, et ainsi choisir avec intention ce que vous allez faire de votre temps.
Un point clé dans ce processus, c’est de prendre des décisions fermes (au lieu d’hésiter trop longtemps, changer d’avis quand un échec se profile, etc.), et surtout de tenir vos engagements vis-à-vis de vous-même.
De cette manière, vous reprenez le contrôle de votre temps en y insérant les tâches qui vous sont prioritaires, en y consacrant la juste mesure de temps, et en évitant le stress de ne pas avoir le temps de tout faire, puis que vous avez prévu à l’avance le temps que prendra chaque chose.
Dans cet état d’esprit, vous fabriquez aussi des temps de pause, de ralentissement pour profiter de la vie. Parce que vous les choisissez avec intention, et que vous les prenez en compte dans votre agenda, vous pouvez prendre de vraies pauses sereines, sans le stress de la liste de tâches non finies qui plane au-dessus de votre tête.
Planifier et organiser comment vous allez passer votre temps n’est pas dans l’objectif de rentabiliser chaque minute, mais bien de reprendre le contrôle sur vos priorités, y compris celle de ralentir et de se reposer, quand c’est nécessaire.
D’autres choses qui aident à fabriquer du temps sont par exemple de vous restreindre à certaines activités au lieu de vouloir tout faire, dire non à ceux qui tentent de vous imposer leurs priorités, oser échouer et avancer malgré tout, ou encore vous lancer dans l’action au lieu de procrastiner (y compris en vous renseignant un peu trop longtemps sur un sujet sans plonger dans l’action).
Ressources
Gretchen Rubin, Ma vie en mieux.
Dans ce livre sur les habitudes pour une vie meilleure, Gretchen Rubin présente notamment son système de « tendances » en fonction de la manière dont vous réagissez aux attentes externes et internes. Il en résulte quatre profils, qui ne sont pas une « personnalité » complète mais simplement la manière dont vous réagissez face aux engagements pris pour vous-même ou envers d’autres personnes.
Pour fabriquer du temps, un élément essentiel est de tenir vos engagements vis-à-vis de vous-même. Et si vous avez du mal avec ça, comme nous tous, ce livre vous sera peut-être utile avec ses petits trucs et astuces pour vous contraindre à les tenir, en fonction de votre « tendance »…
Ekchart Tolle, Le pouvoir du moment présent
Dans ce petit essai orienté sur la spiritualité, Eckhart Tolle explore notamment la question de notre relation au temps. Il y dit notamment que la majorité des souffrances de ce monde pourraient être évitées, car nous nous les infligeons à nous-mêmes. En luttant contre la réalité telle qu’elle est, par exemple.
Fabrice Midal, Foutez-vous la paix
Ce n’est pas tant la question du temps en soi mais de nos perceptions dans beaucoup de domaines que Fabrice Midal explore dans ce livre. On rejoint l’idée que notre perception des choses contribue à nous rendre la vie difficile, et que parfois, la meilleure chose à faire est de se foutre la paix et de s’autoriser à vivre…
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La prochaine émission sera publiée dans deux semaines et concernera le rapport entre le minimalisme et la privation. Souvent, ces mouvements de réduction à l’essentiel comme le minimalisme, la sobriété heureuse ou la simplicité volontaire font peur parce qu’on pense qu’on va se priver d’acheter ou de garder des objets, et suivre un programme de consommation quasi-militaire. Au contraire, réduire à l’essentiel permet de profiter de ce qui reste avec joie et sérénité…