Note : Pour que tous les contenus florieteller se situent au même endroit, je suis en train de rapatrier les anciens articles et notes d’émissions de Simple & Cité dans cet espace. Les notes de podcasts ont été anti-datées pour correspondre à la date de publication de chaque émission, mais les articles sur la simplicité, publiés entre 2012 et 2017 sur mon ancien blog la nife en l’air, vont être republiés ici fin 2020 au fil des semaines. Belle lecture !

Parmi les courants de la simplicité, le minimalisme s’intéresse à notre relation aux objets et à la manière de changer notre état d’esprit de consommation.

Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous mes critères d’usage des objets dans une vie simplifiée, si cela peut vous aider à réfléchir aux vôtres…

Minimalisme et objets

Je pense qu’il existe autant de « règles » de minimalisme qu’il existe de personnes qui en parlent. Pour moi, le minimalisme, c’est prendre conscience de la manière dont nous consommons, utilisons et jetons nos objets.

Le but est ensuite de créer un rapport plus sain aux objets. C’est-à-dire s’entourer d’objets en nombre et en qualité adaptée, et d’en prendre soin tout en évitant un attachement émotionnel qui n’a pas sa place avec un objet inanimé.

En gros l’idée, c’est de remettre les objets à leur place.

Ils sont là pour remplir une fonction (utilité ou esthétique), mais ils ne sont pas un prolongement de notre identité ou une solution de facilité pour s’éviter de faire le travail nécessaire pour accomplir quelque chose.

Par exemple, si vous voulez vous développer comme musicien.ne, il ne suffit pas d’acheter un bel instrument et un joli pupitre.

Ce ne sont pas ces objets qui feront de vous un musicien et le travail commence après avoir acheté le matériel, il ne s’arrête pas là.

Le minimalisme est-il superficiel?

Le minimalisme peut paraître superficiel en première approche, car il est relié aux objets.

Et si vous faites une petite recherche, vous allez tomber sur des gens qui comptent leurs possessions, qui font des projets avec 33 vêtements pendant 3 mois, et autres.

Mais je pense que le minimalisme va bien plus loin que ça, comme je le souligne dans une émission du podcast bulles nomades au sujet de la méthode « Dan-sha-ri ».

En effet, en questionnant pourquoi nous gardons des objets que nous n’utilisons plus, ou pourquoi nous achetons telle marque ou tel produit, on réfléchit au lien que l’on a tissé avec l’objet, et on apprend ainsi à se connaître, avec ses incertitudes, sa nostalgie, ses doutes, ses peurs…

Et une fois qu’on se connaît mieux, on peut apprendre à s’accepter et à évoluer bien au-delà de nos choix de consommation matérielle.

Par exemple, en triant ma collection de chaussures à talons il y a 6 ans, j’ai pris conscience de mes complexes liés à ma petite taille, que j’essayais de compenser en portant des talons très hauts (et très inconfortables).

En travaillant sur ce complexe, j’ai appris à accepter mon mètre cinquante-six, puisque je ne peux pas le changer, ce qui est un travail sur soi qui va bien plus loin qu’une simple paire de souliers.

Ne garder que l’indispensable

Le principe de la simplicité n’est pas de vivre dans le dénuement et de ne rien posséder. L’idée est plutôt de ne garder que l’indispensable : des objets qui nous plaisent, dont on a l’usage, et qui apportent de la valeur à notre vie.

Comment les choisir?

Mais quels sont alors les critères de choix de ces objets? Comment sélectionne-t-on les quelques objets qui garderont leur place dans notre vie simplifiée? L’intérêt du minimalisme, c’est justement d’apprendre à définir des critères intrinsèques, qui vous correspondent, en fonction de :

  • Votre budget
  • Vos valeurs (éthique, écologique, priorités…)
  • Votre style de vie
  • Vos préférences
  • Vos besoins/vos usages
  • etc.

À force de trier vos objets actuels (en vous demandant s’ils vous sont encore utiles), et à force de bien choisir les objets que vous achetez, vous deviendrez de plus en plus capables de choisir des objets qui vous conviennent à vous, qui seront des réussites.

Surtout si vous privilégiez des objets de qualité, qui seront donc plus chers, je peux comprendre la crainte de se tromper et d’acheter un objet cher qui finalement ne vous ira pas…

Mes critères d’usage

Vu que chacun a ses valeurs, son mode de vie et ses usages, je ne peux donc pas vous donner de recette qui fonctionnera pour vous.

Par contre, je peux vous donner une idée de la manière dont je sélectionne, utilise et trie mes objets, si jamais cela peut vous aider dans la mise en place de vos propres critères.

En ai-je vraiment besoin?

Avant de décider de garder un objet, ou d’en acheter un nouveau, le tout premier critère pour moi est : en ai-je vraiment l’usage? N’ai-je pas un autre objet qui remplit la même fonction? Y at-t-il une place à la maison pour ce nouvel objet?

C’est vraiment la base de la simplicité : questionner la pertinence de l’achat avant tout. Neuf fois sur dix, je décide que finalement, tel objet au fond du placard fera très bien l’affaire, et je repose l’objet sur son présentoir.

Pareil dans le cadre d’un rangement : ce n’est pas parce qu’un objet a été utile à un moment donné que je ne remets jamais en question la pertinence de sa présence à la maison.

Ainsi, quand je décide de faire du tri, je remets tous mes objets en question, même s’ils m’ont été très utiles par le passé.

Qualité et praticité

Pour moi, les critères majeurs de choix de garder ou acquérir des objets, ce sont leur qualité et la praticité d’usage. Je me pose la question suivante : pourquoi ai-je envie d’acheter cet objet, et quel en sera mon usage ?

À partir de là, l’objet que j’utilise doit remplir sa fonction de manière adaptée. Si l’objet n’est pas adapté, peu importe tous les autres critères, il ne restera pas.

Par exemple : une tasse à café doit avoir la bonne contenance pour mon café du matin, se prendre en main facilement, ne pas me brûler…

Ensuite, la qualité : vu que l’objectif du minimalisme, ce n’est de s’entourer que de l’essentiel, je préfère éviter les objets de mauvaise qualité qui risquent de rapidement se casser.

En effet mon objectif est de moins acheter, utiliser plus longtemps et générer moins de déchets. Donc je préfère prendre le temps de trouver de la bonne qualité et y mettre le prix, plutôt que d’acheter un objet de mauvaise qualité qui va vite s’user et que je vais devoir jeter et remplacer.

Par exemple : je vais préférer un sac en matière épaisse et solide, avec des anses ou des bretelles bien attachées, aux attaches en métal plutôt que plastique, etc., de manière à l’utiliser pendant plusieurs années.
Un prix juste

Quand on parle d’acheter des objets, évidemment que le prix est un critère à prendre en compte. En ce qui me concerne, le prix que je vais considérer comme juste dépend de ma situation financière, de la manière dont l’objet a été fabriqué (artisanal ou en grande quantité dans des usines à l’autre bout du monde?), des matières utilisées et de la qualité des finitions, etc.

D’un côté, je vais éviter les objets trop peu chers parce que bien souvent, baisser les prix a un autre coût (baisse de qualité des matières ou des finitions, travailleurs mal payés…). Mais de l’autre côté, je vais éviter d’acheter un objet si cher que je ne vais pas oser l’utiliser.

Est-ce que vous vous rappelez de cette campagne de pub de Petit Bateau, qui disait : « À quoi ça sert d’imaginer des vêtements, si on ne peut rien faire dedans? »

C’est une philosophie que j’applique à mes objets : à quoi ça sert d’acheter un objet, si je ne peux pas l’utiliser parce qu’il a coûté tellement cher que j’ai peur de le perdre, le casser etc. ?

J’ai donc une sorte de prix psychologique maximal, au-delà duquel je refuse de dépenser, même si j’en ai les moyens, parce que je ne veux pas me créer une angoisse à l’utilisation, et risquer de le laisser dans sa jolie boîte au lieu d’en faire usage.

Être en ligne avec ses valeurs

Enfin, un autre critère important dans mes choix d’objets, ce sont mes efforts de « consomm’actrice » de voter avec mon portefeuille et choisir des objets qui sont, autant que possible, en accord avec mes valeurs éthiques et écologiques.

Il est bien souvent impossible de trouver un objet qui remplisse 100% des critères de valeurs, à moins de ne pas être pressé et d’avoir des moyens.

Mais j’ai une liste de critères, et j’attends d’un objet qu’il en remplisse la majorité, même s’il ne coche pas tout.

Voici une liste (non exhaustive) du type de valeurs que je garde en tête dans mes choix de consommation :

  • D’où vient l’objet? Privilégier la proximité pour limiter l’empreinte carbone et promouvoir l’économie locale
  • Quel impact des matières premières sur l’environnement ? (pesticides, souffrance animale…)
  • Dans quelles conditions les travailleurs ont-ils fabriqué cet objet? (éviter les objets fabriqués dans des conditions éthiques douteuses)
  • Quelle est la responsabilité sociale de la marque ou de l’enseigne de revente? (par exemple libraires indépendants versus Amazon)
  • Quels ingrédients ont été utilisés ? (Privilégier le naturel, éviter les produits potentiellement dangereux pour la santé)

——

La question des objets dans une vie simple est très vaste, et il y en a beaucoup plus à dire que dans ce court article, mais j’espère que ces pistes de base vous aideront pour réfléchir à la place des objets dans votre vie, et à vos critères de choix.

Et vous, de quelle manière choisissez-vous les objets qui vous entourent ? Quels sont vos critères d’achat, et comment triez-vous votre intérieur ? Je serais ravie d’apprendre vos trucs et astuces pour continuer à m’améliorer.

Note : article initialement publié sur la nife en l’air le 17 octobre 2017.

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