Dans cet épisode des Bulles Nomades, je parle de minimalisme et de travail sur soi en repensant notre rapport aux objets. Avec la méthode issue du livre japonais Dan-sha-ri, l’art du rangement, par Hideko Yamashita.

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Le kif du jour

J’ai oublié le kif du jour dans cet épisode 25! Je vais le faire par écrit : merci à la librairie de mon quartier, “le merle moqueur“, très sympathique, avec de super recommandations de livres, et qui me permet de privilégier les librairies indépendantes…

Les deux semaines des 5 étoiles

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Qu’est-ce que “Dan-Sha-Ri”?

Cela vient des enseignements du yoga : “Dangyo” (résolution), “shagyo” (renoncement) et rigyo (détachement).

Le principe de base, c’est d’apprendre à jeter (sha) les objets qui ne nous sont plus utiles, et de refuser (dan) de faire entrer chez soi des objets qui ne nous sont pas utiles. À force de pratiquer ces deux actions, on finit par vivre l’état de détachement (ri) vis-à-vis des objets.

Ce que je trouve intéressant, c’est que la méthode ne reste pas en superficie du minimalisme (uniquement centré sur les objets) mais qu’elle approfondit la relation que l’on nourrit aux objets, et la manière dont on peut changer notre vision de nous-mêmes en apprenant à se séparer d’objets chargés en émotions.

Les axes “moi” et “maintenant”

Pour choisir quels objets jeter (sha), on les évalue selon deux axes :

  • “Moi” : Un objet peut être utilisable dans l’absolu, mais est-ce que moi, j’en ai l’usage? En ai-je besoin, me plaît-il? En gros, on se concentre sur soi-même, ses propres critères intrinsèques, et pas sur l’objet lui-même (ex il est cher, il est encore utilisable…)
  • “Maintenant” : Est-ce que j’utilise cet objet en ce moment? Ou bien n’y ai-je pas touché depuis des années? Ou au contraire est-ce que j’espère l’utiliser dans un futur qui n’arrive jamais?

L’idée de Danshari, c’est de ne garder chez soi que les objets que l’on utilise vraiment, et que l’on utilise en ce moment.

Connaître ses critères, perfectionner ses choix

Avec Danshari, vu qu’on se recentre sur “moi”, on apprend à évaluer les objets selon des critères internes (mes besoins, mes valeurs, mes usages, mon style de vie…). Du coup, à force de pratiquer, la méthode nous apprend à affiner nos critères de choix, à devenir plus sélectif et à mieux réussir à choisir des objets qui seront indispensables, adaptés et plaisants.

Cela aide à mieux se séparer d’objets qui ne vont plus, et à mieux refuser les objets qui ne passent pas les critères de sélection. Ainsi, on atteint un équilibre : on achète moins souvent, et on jette moins souvent.

C’est aussi une manière de mieux se connaître : pourquoi garde-t-on ces objets que l’on n’utilise pas? Quelle est leur charge émotionnelle? De quoi faut-il prendre conscience pour parvenir à se départir de tel ou tel objet?

Conseils de rangement

Un chapitre du livre est consacré à des pistes concrètes pour aider à se lancer dans le tri. Le conseil que j’ai trouvé le plus précieux est : choisissez quelle partie de la maison ranger en fonction du temps disponible, et pas l’inverse. Ça permet de commencer dès maintenant, même si vous n’avez que peu de temps. Par exemple : vous avez 15 minutes? Rangez votre portefeuille ou votre sac à main. Vous avez 2 heures? Rangez un placard. Vous avez une demi-journée? Rangez une pièce entière.

Ce que j’ai moins aimé dans le livre

L’aspect “sha” met beaucoup l’accent sur jeter ou recycler les objets inutiles. Or, si ces objets sont encore en bon état (utilisables), pourquoi ne pas plutôt les vendre (le bon coin, vide grenier) ou les donner (Emmaüs…)?

Attention au vice du perfectionnisme : dans le livre, elle parle de “monter en qualité” les objets. Par exemple si vous avez 5 tasses et en trouvez une sixième qui est mieux, vous jetez une des 5 tasses en échange. Mais si les 5 tasses étaient adéquates à la base, pourquoi jeter une tasse parfaitement satisfaisante juste pour “monter en qualité”? On risque alors de tomber dans le travers de continuer le cycle consommer-jeter en continuant à chercher des objets “mieux” même si ceux qu’on a sont déjà “satisfaisants”. Cf. la notion de maximizer vs satisficer.

Se développer soi-même en rangeant ses objets

L’idée de Danshari, c’est d’affirmer qu’en triant nos objets (le monde visible), on met aussi de l’ordre dans le monde invisible (nous-mêmes, notre inconscient). En cherchant pourquoi on garde certains objets et en affirmant nos propres critères, on finit par mieux se connaître et affirmer ses choix au-delà du matériel. L’autrice donne l’exemple de clientes qui ont fait le deuil de leur époux décédé, qui ont décidé de divorcer…

Si vous êtes sceptiques à l’idée que de jeter des tasses à café peut vous changer la vie, dans le streetcast, je partage mon expérience personnelle : comment ma vie a changé en 7 ans alors que j’ai commencé mon parcours par un tri de garde-robe…

Danshari est un art du comportement : par le travail autour de soi, on entre dans le travail de soi. — Hideko Yamashita

Ressources mentionnées

Hideko Yamashita, Dan-Sha-Ri, l’art du rangement, Marabout poche.

3 Comments on “Minimalisme : Danshari | BN025”

  1. Pingback: Minimalisme japonais | BN040 – florieteller

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  3. Pingback: De l’usage des objets – Florie Vine

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