Aujourd’hui, je termine la présentation du mouvement minimaliste avec la question des critiques adressées à ce mode de vie. Notamment, le minimalisme est-il une démarche égoïste ? Nous parlerons de ces critiques et de la manière d’en tenir compte pour un rapport sain à l’argent, aux objets et aux autres.

Le minimalisme est-il égoïste ?

Parmi les critiques adressées au minimalisme, on retrouve un point commun : la démarche est parfois considérée comme égoïste, individualiste et superficielle.

Le minimalisme est-il une démarche égoïste ?

C’est une démarche centrée sur soi : son mode de consommation, de vie, trier son intérieur… Mais la démarche introspective et la démarche tournée vers les autres ne sont pas mutuellement exclusive.

Au contraire, il est difficile de se tourner vers les autres, de faire preuve d’empathie et d’être là pour autrui lorsque l’on n’est pas bien dans sa propre vie en premier lieu.

Mon avis : même si le minimalisme est centré sur votre propre mode de vie, cela a quand même un impact positif autour de vous. Déjà parce que vous montrez l’exemple d’une autre façon de vivre, qui peut inspirer d’autres personnes à faire pareil s’ils vous voient plus épanoui(e). Mais aussi parce que vous mènerez une vie plus équilibrée, plus en paix. Par conséquent, vous serez donc plus disponible pour aider les autres.

Le minimalisme promeut le côté individualiste de la société

Vu que c’est un mouvement qui part de son propre mode de vie, certaines personnes engagées dans des démarches plus collectives considèrent que cela promeut des actions individuelles et isolées au lieu de favoriser l’engagement collectif et l’entraide.

Tout changement commence par soi-même : comment porter des valeurs de changement autour de soi si on ne les applique pas déjà dans sa propre vie ? Vous ne pouvez convaincre d’autres personnes de rejoindre vos valeurs que si vous les appliquez dans votre mode de vie individuel.

Mon avis : le minimalisme de va pas à l’encontre de démarches collectives. C’est plutôt un point de départ vers des initiatives et un engagement pour des actions communes. Le minimalisme est un moyen de commencer quelque part, qui ouvre ensuite la porte vers un changement collectif.

Le minimalisme, c’est une façon de faire notre part à notre niveau.

La simplicité volontaire est un problème de riches

Les personnes qui vivent dans l’indigence ne se posent pas la question de la simplicité puisque leur manque de moyen les force à vivre très (trop) simplement. Le minimalisme serait donc un problème de riches : cela veut dire que nous en avons trop.

Effectivement, la réflexion autour de la simplicité et du minimalisme concerne essentiellement les gens qui vivent dans la société de consommation, qui achètent trop et vivent dans l’abondance.

Mon avis : Mais c’est ce système consumériste qui nous pousse à exploiter les personnes les plus pauvres, à détruire la planète et exploiter les animaux. Il est donc essentiel pour nous, qui vivons dans l’abondance, de se poser la question de vivre plus simplement. Cela permet de limiter notre participation à ce système, et notre impact négatif sur la société et la planète.

Je pense même qu’il s’agit d’une démarche courageuse de remettre en cause la société de consommation et vivre autrement, car c’est sortir de la norme sociale qui nous entoure.

Ma critique : l’exploitation du minimalisme par les marques

Le minimalisme et la simplicité sont des sujets très actuels. Ainsi, certaines entreprises, marques, ou personnes influentes récupèrent le concept dans leur communication et leur marketing, mais sans aller au bout de la démarche. Par exemple, ils vont vendre des produits estampillés minimalistes ou éthiques, alors qu’en cherchant bien, le mode de fabrication de ces produits reste polluant et exploite les travailleurs par exemple.

Le problème, c’est que si nous achetons les produits de ces marques-là en se disant que ça suffit comme action pour vivre plus simplement, on ne sort pas du système consumériste. On reste dans l’identification à nos objets, dans le cycle de l’achat, du désencombrement, du rachat…

Alors je ne critique pas les personnes qui achètent ces marques-là. D’ailleurs, le problème n’est pas dans les objets vendus par ces marques en soi. Lorsque l’on débute sur le chemin de la simplicité, chacun fait ce qu’il peut, et en faire peu, c’est toujours mieux que de ne rien faire.

Par contre, je suis gênée par cette appropriation que font certains de la simplicité, et la transforment en argument de vente superficiel.

Mon conseil : lorsque vous faites des recherches pour acheter des objets plus en accord avec vos valeurs (éthique, écologie, etc.), ne vous arrêtez pas à ce que les marques proclament. Gardez votre esprit critique et renseignez-vous sur la provenance, le mode de fabrication etc. de la marque.

Exercice du jour : ce qui vous tient à cœur

Prenez une feuille de papier, et notez tout ce qui vous tient à cœur : vos priorités, les aspects de votre vie qui sont importants, les valeurs auxquelles vous tenez…

Notez tout sans restrictions, puis travaillez à rassembler ce que vous avez noté en grands thèmes (exemple : famille, écologie, photographie…)

Mettez cette liste de grandes valeurs et priorités au propre et gardez-la : c’est votre pourquoi. Ce sont les motivations qui vous portent au quotidien et qui justifient votre chemin vers une vie plus simple et sereine dans le monde moderne.

Je reparlerai de cette liste dans de futures émissions pour vous montrer des exemples concrets de son utilité.

Se changer, changer le monde

La ressource du jour — Livre : Se changer, changer le monde, par Ilious Kotsou, Caroline Lesire, Christophe André, Jon Kabat-Zinn, Pierre Rabhi et Matthieu Ricard.

Dans ce livre, six auteurs avec chacun leur expertise (bouddhisme, méditation, agro-écologie, psychiatrie…) présentent leur vision des choses sur le changement. Pour changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même. Et ce n’est qu’en allant mieux soi-même qu’on peut se tourner vers les autres.

Si vous avez des réticences vis-à-vis de la simplicité parce que vous avez peur d’être égoïste, je vous conseille vivement la lecture de cet ouvrage.

Foire aux questions du jour

Merci infiniment pour vos retours positifs et encourageants sur le podcast Simple & Cité ! Ma question pour vous : auriez-vous l’utilité d’une page facebook pour le podcast ?

Une chose à retenir

Définissez et gardez bien en tête vos valeurs et vos priorités. C’est de cette manière-là que vous construirez l’approche de la simplicité qui vous convient le mieux.

Toutes les ressources mentionnées

  • Dominique Loreau, L’art de la simplicité (livre).
  • Pierre Rabhi, Vers la sobriété heureuse (livre).

Si l’émission vous a plu, n’hésitez pas à me le dire, les retours des auditeurs et auditrices me font toujours plaisir. Vous pouvez laisser un commentaire sous cet article pour réagir.

La prochaine émission sera publiée dans deux semaines et concernera l’attention, cette précieuse ressource que tout le monde s’arrache, l’importance de choisir où placer votre attention, et ce que mettent en œuvre média, publicitaires et autres pour se l’accaparer…

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