Aujourd’hui, on aborde une question classique dans le minimalisme : le désencombrement. Pourquoi s’intéresse-t-on à trier notre intérieur dans la simplicité ? Qu’est-ce que cela vous apporte ? Avec quelques pistes sur comment trier vos objets.

Pourquoi désencombrer ?

Un objet déjà acheté, qui est en votre possession, n’est pas gratuit pour autant. Il continue à vous coûter : de l’espace, du temps, de l’énergie pour l’entretenir, le nettoyer, le ranger, et de l’argent s’il a besoin d’être réparé ou rechargé avec quelque chose (piles, cartouches, essence…)

L’idée est donc de vous demander : quel est le coût de possession de mes objets, et méritent-ils que je les garde ?

C’est pour cette raison que dans le minimalisme, on parle souvent de désencombrement. Lorsqu’on simplifie sa vie, on commence par faire un tri de tous les objets accumulés au fil des années, pour éliminer le superflu et ne conserver que l’essentiel.

Les désagréments du surplus d’objets

Votre intérieur se transforme en entrepôt, voire en dépotoir.

Au quotidien, cela génère plein de petits désagréments : se cogner contre un meuble, avoir du mal à fermer tiroirs et portes de placard, avoir du mal à retrouver un objet dont vous avez besoin…

Plus vous possédez d’objets, plus ils vous prennent du temps : à trier, organiser, entretenir, nettoyer, réparer…

Ensuite, ils vous coûtent de l’argent : à maintenir, à payer une grande maison ou un box de stockage pour les entreposer…

Les avantages de réduire à l’essentiel

Votre intérieur devient plus facile à ranger, organiser et nettoyer. Vous pouvez posséder moins de meubles de rangement, ce qui libère de l’espace et vous fait gagner de l’argent.

Si vous vivez dans une maison trop grande pour vos besoins réels, cela vous permet soit de baisser le coût de votre logement, soit de déménager dans un quartier plus cher. Et si vous vivez déjà dans un espace restreint, cela vous permet de mieux circuler et mieux vivre dans un intérieur déjà étroit.

Enfin, les bénéfices du désencombrement vont au-delà des avantages matériels : en remettant en question la valeur que vous apportent vraiment vos objets, cela vous permet d’ouvrir la porte à une remise en question plus vaste de la place des objets dans votre vie.

Quelques idées concrètes pour désencombrer

En gros, le concept est de passer en revue tout ce que vous possédez, et de vous demandez si vous en avez besoin dans votre vie actuelle ou pas. Il y a donc deux paramètres à prendre en compte : que signifie « avoir besoin », et quelle est la « vie actuelle »?

Que signifie « avoir besoin » d’un objet ?

D’après Marie Kondo, il faudrait choisir ce que vous décidez de garder, plutôt que ce dont vous n’avez pas besoin. Et son critère est : cet objet m’apporte-t-il une étincelle de joie ? Un objet peut apporter de la joie pour plusieurs raisons : par son utilité, la manière dont il rend le quotidien plus pratique, son esthétique, les souvenirs qu’il évoque…

J’aime beaucoup la citation suivante de William Morris :

N’aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu ne croies beau.

Ce que j’aime, c’est que cette citation ne se limite pas à l’utile – qui pourrait mener à un intérieur un peu aride – mais ajoute cette notion d’esthétique, de rendre votre intérieur plus agréable à vivre.

Au final, à vous de décider ce que vous entendez par « besoin », et utilisez vos propres critères lors de votre tri.

Qu’est-ce que « ma vie actuelle » ?

D’après Hideko Yamashita, nous devrions garder les objets qui nous sont utiles « ici et maintenant ». Certains objets peuvent être tout à fait utilisables, mais ne pas nous êtres utiles à nous.

De même, certains objets ont pu servir par le passé mais ne plus nous servir maintenant. Et d’autres objets pourraient servir un jour, mais ne nous servent pas maintenant.

À vous de sélectionner la durée de votre « maintenant » : par exemple une année, qui regroupe toutes les saisons, ou bien vous pouvez inclure certaines activités régulières mais non quotidiennes dans votre maintenant.

Un mot sur les objets qui « pourraient servir un jour »

Beaucoup de ressources sur le minimalisme suggèrent de vous débarrasser des objets dès lors qu’ils « pourraient servir un jour » mais ne vous sont pas utiles maintenant.

Je serais plutôt d’avis d’ajouter d’autres critères à ces objets avant de choisir de les garder ou non. Si vous en avez effectivement l’utilité un jour :

  • Est-il facile de s’en procurer un nouveau ?
  • Avez-vous les moyens de le racheter ?
  • Est-il trop volumineux pour votre intérieur ?
    Etc.

Par où commencer ?

Il existe de nombreuses méthodes, mais en voici deux pour commencer.

Trier par catégorie

Marie Kondo suggère de trier par catégorie d’objets plutôt que par pièce. Ainsi, vous rassemblez sous vos yeux tous les objets d’un même type, et vous repérez les doublons par exemple. Une catégorie peut être vaste (les vêtements) ou précise (les chaussettes).

Contrairement à ce que l’on peut croire, la méthode de Marie Kondo n’est pas instantanée : inutile de poser des vacances pour tout ranger d’un coup. Vous pouvez prendre un peu de temps ici et là pour ranger certaines catégories d’objets. Et vous pouvez choisir des catégories très précises quand vous manquez de temps, ou des catégories plus larges quand vous avez le temps de vous y atteler.

Trier en fonction du temps disponible

Hideko Yamashita propose la méthode plus classique de trier par zone géographique. Ce qui est intéressant, car en triant espace par espace, vous voyez votre progression vers un intérieur désencombré.

Ensuite, elle suggère de partir du temps disponible pour choisir quel espace vous allez trier. Par exemple, triez le portefeuille si vous avez dix minutes, un placard de salle de bains si vous en avez trente, ou tous vos placards de cuisine si vous avez deux heures devant vous.

Dans les deux cas, je vous conseille d’envisager votre désencombrement comme un processus qui s’étale dans la durée. Nous avons tous et toutes des vies chargées, et si vous tentez de tout ranger d’un coup, vous risquez de vous fatiguer et de baisser les bras. Alors que si vous triez peu à peu, parfois le soir, parfois dans le week-end, au fil des semaines, cela vous paraîtra plus faisable.

Que faire des objets dont vous ne voulez plus ?

La solution évidente serait de les jeter, mais il existe d’autres solutions :

  • Si l’objet est en bon état et que vous avez un peu de temps pour l’organiser, vous pouvez les vendre – via internet, leboncoin etc, des magasins spécialisés comme Gibert Joseph pour les livres, etc., via un vide grenier…
  • Si l’objet est en bon état et que vous n’avez pas envie de prendre le temps de le vendre, vous pouvez le donner. Je vous invite plutôt à vous tourner vers les œuvres de charité que vers vos proches. Ou en tout cas, je vous suggère de leur laisser le choix de prendre ce qu’ils veulent parmi vos objets avant d’aller les apporter chez Emmaüs par exemple.
  • Ensuite, pour les objets qui ne sont pas en bon état, vous pouvez tenter de les réparer, détourner leur usage pour continuer à l’utiliser, ou bien le recycler, et, en dernier recours, le jeter.

Deux livres sur le désencombrement


Certains conseils ci-dessus sont issus de deux livres :

  • « La magie du rangement », par Marie Kondo
  • « Danshari, l’art du rangement » par Hideko Yamashita

Les deux autrices sont des consultantes en rangement japonaises, et les deux livres abordent la question sous l’angle du désencombrement. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à découvrir ces deux livres, mais en piochant ce qui vous convient plutôt que d’essayer à appliquer leur recette à la lettre.

Si l’émission vous a plu, je vous invite à me le dire. Les retours des auditeurs et auditrices me font toujours plaisir. Vous pouvez laisser un commentaire sous cet article pour réagir.

La prochaine émission sera publiée début juillet 2018 et concernera les distractions comme fuite de l’inconfort. Certains de nos comportements, que ce soit la surconsommation d’objets ou les distractions boulimiques de réseaux sociaux, télévision ou autres, sont liés à une fuite de questions ou émotions inconfortables. Nous parlerons de cette cause qui nous pousse à chercher ces distractions, et de pistes pour traiter cet inconfort à la source.

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