Quand on dit toujours que “le bonheur est à l’intérieur de soi”, qu’est-ce que ça signifie exactement ? En creusant la question, j’ai vu revenir la même notion chez tous les philosophes que j’ai lus jusqu’à maintenant : l’idée que le monde dans lequel on vit, et la qualité de cette vie, ne dépend pas des circonstances extérieures mais de notre propre interprétation des choses. Donc, de notre cerveau. De ce que Schopenhauer appelle la “qualité de conscience”.
Listen to “067 | Qualité de conscience” on Spreaker.La qualité de conscience par Schopenhauer
Je vais commencer par une citation du livre Aphorismes sur la sagesse dans la vie, par le philosophe Arthur Schopenhauer.
“Ainsi les mêmes circonstances, les mêmes événements extérieurs affectent-ils chaque individu tout différemment et, quoique placé dans le même milieu, chacun vit dans un monde différent. Car il n’a affaire immédiatement qu’à ses propres perceptions, à ses propres sensations et aux mouvements de sa propre volonté : les choses extérieures n’ont d’influence sur lui qu’en tant qu’elles déterminent ces phénomènes intérieurs. Le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir.”
[…] “Comme tout ce qui se passe, tout ce qui existe pour l’homme ne se passe et n’existe immédiatement que dans sa conscience ; c’est évidemment la qualité de conscience qui s’imposera d’abord comme l’essentiel”Arthur Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie.
En gros, ce que veut dire cette idée, c’est que ce n’est pas tant notre environnement qui détermine notre qualité de vie (notre bonheur, satisfaction, appréciation, épanouissement ou quel que soit votre but) ; mais bien notre façon de concevoir le monde.
Je trouve que c’est plutôt une bonne nouvelle finalement, parce que ça signifie que c’est en agissant sur notre cerveau, et non pas sur les circonstances extérieures (en tout cas pas en priorité), qu’on peut améliorer notre qualité de vie. Et on a quand même beaucoup plus de contrôle sur notre cerveau que sur l’environnement extérieur.
Améliorer notre qualité de conscience
Maintenant qu’on a posé cette théorie, comment peut-on concrètement changer cette façon de concevoir le monde de manière à adopter un état d’esprit propice à façonner une vie qui nous ressemble?
Schopenhauer parle de travailler sur la “qualité de conscience”. En d’autres termes, l’idée est de travailler sur notre interprétation du monde : nos croyances, nos jugements, notre vision de ce qui est positif, négatif, normal, un obstacle, possible, impossible, etc.
Qualité de conscience et voyage créatif
C’est précisément dans le but d’améliorer notre qualité de conscience que j’ai choisi de débuter le voyage créatif par l’étape d’introspection. Même si on ne voit pas forcément le lien direct entre notre état d’esprit et le fait de mener une vie authentique et/ou de mener un projet à bien, la relation est pourtant cruciale. Parce que ce n’est pas l’environnement extérieur qui va déterminer la réussite de votre projet, mais bel et bien votre qualité de conscience.
Comme dit Schopenhauer, c’est l’essentiel, et la base pour la construction d’une vie/d’un projet sain et solide. Une bonne qualité de conscience aide à mieux se connaître et écouter son intuition et sa petite voix, mais aussi à affronter toutes sortes d’obstacles mentaux comme le doute, le syndrome de l’imposteur, la peur, la façon de gérer la critique…
Pistes pour améliorer la qualité de conscience
Je pense que c’est à vous de déterminer, en fonction des buts dans votre vie, de vos valeurs, aspirations et priorités, ce que vous souhaitez atteindre et donc quelle qualité de conscience, quel état d’esprit vous y aidera. Cela étant dit, j’ai quand même quelques pistes à vous proposer :
- La capacité à cultiver un esprit critique : Schopenhauer parle d’intelligence, mais j’ai envie de parler d’esprit critique en général – c’est-à-dire savoir remettre en question ce qu’on nous dit et ne pas tout prendre pour argent comptant.
- Savoir rester dans le moment présent : Serge Marquis parle de taire “Pensouillard le Hamster”, apprendre à profiter de l’instant, avec ses cinq sens et toutes les émotions qui en découlent, en mettant un peu en pause le brouhaha mental des doutes, des jugements etc.
- Voir la magie qui nous entoure : je pense à notre capacité d’imagination, de créativité et d’émerveillement. Par exemple, cette capacité à voir des dinosaures dans les formes des nuages dans le ciel, etc. Tous les enfants ont cette capacité à rendre le monde intéressant avec leur imagination, et je pense qu’on peut continuer à cultiver cette capacité à l’âge adulte.
- Cultiver la gratitude : pour combattre l’adaptation hédonique, c’est-à-dire le fait de considérer ce qui nous entoure comme normal et acquis, des exercices de gratitude et d’appréciation aident à se sentir reconnaissant et heureux pour le confort matériel qui nous entoure, la paix, le progrès techniques, nos proches…
Ressources mentionnées
- Aphorismes sur la sagesse dans la vie, Arthur Schopenhauer
- On est foutus, on pense trop ! , Serge Marquis
- La Bulle Nomade sur l’état d’esprit
- La Bulle Nomade sur la pensée critique
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