Après la présentation de l’étape organisation, je reviens avec des outils pour vous aider à vous motiver sur le long terme. Vu que j’ai commencé le NaNoWriMo (mois national d’écriture de roman) début novembre, et qu’il faut une sacrée dose de motivation pour tenir trente jours à écrire plus de 1600 mots par jour, je me suis dit que ce serait l’occasion de partager avec vous trois pistes que j’ai utilisées moi-même pour préparer ce défi de longue haleine…
Listen to “070 | Rester motivé” on Spreaker.Travail de longue haleine
Trouver des moyens de rester motivés sur le long terme, ce n’est pas seulement pour compléter un défi comme le NaNoWriMo. Dans tout projet, objectif ou activité que vous voulez mettre en place, il y a une période ou l’enthousiasme du début commence à se tarir. Mais il faut bien continuer à persévérer et à rester régulier si on veut mener l’objectif au bout. C’est pour pallier ce genre de situation que je partage trois outils avec vous : pour rester motivé(e) sur le long terme.
Note : là, on est dans la période post-fixation d’objectifs, mais pour rappel, c’est beaucoup plus facile de rester motivé(e) quand on choisit bien ses objectifs en premier lieu. Le plus important étant de s’assurer que vous avez choisi des objectifs intrinsèques, dont la réalisation dépend de vous.
Piste #1 : Connaissez votre pourquoi
Je vous invite à découvrir le livre “Start with why” de Simon Sinek si vous avez envie d’en savoir plus sur la notion de pourquoi en général.
Dans le cas particulier de la motivation à long terme, le “pouvoir du pourquoi” est une arme redoutable pour persévérer. En gros, la volonté est une ressource qui s’épuise. Par exemple, si vous êtes bien capable de résister aux cookies du voisin de bureau à 9h du matin, c’est beaucoup plus difficile à 17h. Au fil des décisions que l’on prend et des choses que l’on se force à (ou s’empêche de) faire, notre volonté s’épuise.
Donc, si on ne compte que sur la volonté pour persévérer à long terme, on risque de laisser tomber. C’est là qu’entre le “pouvoir du pourquoi”. Si vous avez une idée très claire de pourquoi vous vous êtes lancé(e) dans ce projet, cet objectif ou ce défi en premier lieu, il est beaucoup plus facile de s’y tenir en vous rappelant ce pourquoi.
Le pourquoi vous rappelle vos motivations, l’état d’esprit dans lequel vous étiez au tout début, quand vous débordiez d’enthousiasme. Je vous invite donc à noter votre pourquoi en début de projet, et de revenir le lire ou l’écouter régulièrement lorsque vous avez un coup de mou.
Le pouvoir du pourquoi : outils concrets
- Avant de vous lancer, réfléchissez à votre pourquoi, vos motivations propres et internes à vous (non pas ce qu’on vous a dit qu’il fallait faire). Pensez par exemple à vos priorités, vos valeurs ou vos aspirations à long terme.
- Notez votre pourquoi quelque part, pour que vous puissiez relire tout ça quand vous êtes en perte de vitesse
- Un autre truc que je teste cette année avec le NaNo, c’est que je me suis écrit des lettres de motivation à moi-même avant de commencer, quand j’étais au pic de la motivation, et où je parle à mon moi découragé pour lui rappeler mon enthousiasme du début.
Piste #2 : Comment répondez-vous aux attentes internes et externes?
L’autrice et animatrice de podast Gretchen Rubin a mis au point un modèle que je trouve très utile pour la motivation : les quatre tendances. Le principe, c’est que votre “tendance” dépend de la manière dont vous gérez les attentes internes (donc les objectifs que vous fixez pour vous-même), ainsi que les attentes externes (donc ce qu’on vous dit de faire ou ce qu’on attend de vous).
Si vous parlez anglais, vous pouvez passer un test qui va vous aider à définir quelle est votre tendance. En français, Gretchen Rubin parle de son modèle dans son livre “Ma vie en mieux”. En attendant, si cela peut vous aider à vous faire une idée de votre tendance, en voici les quatre profils :
Upholder – le bon élève
L’uphoder répond bien aux attentes internes comme externes. À partir du moment où il y a une règle à suivre, d’où qu’elle vienne, ce n’est pas un problème. Si vous êtes Upholder, il suffit alors de se fixer des objectifs clairs et bien datés, et vous les suivrez.
Par exemple, si l’upholder se dit qu’il va courir tous les matins à 6h, il ira courir tous les matins à 6h.
Obliger – le soutien
L’Obliger répond bien aux attentes externes mais n’arrive pas à se tenir à ses propres objectifs. En gros, l’obliger rendra les dossiers dans la date limite imposée par son chef mais n’arrivera pas à se lever à 6h pour courir si personne n’est au courant. Si vous êtes obliger, il s’agit de mettre en place des systèmes de soutien externes, créer une attente de la part de l’extérieur.
Pour reprendre l’exemple d’aller courir le matin à 6h, vous pouvez aller courir avec un(e) ami(e), ce qui va créer une attente externe de venir courir avec lui (elle).
Rebel – le rebelle
Le rebelle ne répond ni aux attentes externes ni aux attentes internes. Il veut faire ce qui lui plaît quand ça le chante et déteste toutes formes de contrainte. Pour tenir ses objectifs, cela doit faire partie de l’identité du rebelle, et surtout ne pas apparaître comme une contrainte.
Par exemple, pour se lever à 6h pour aller courir, il faut que le rebelle se dise que c’est ce qu’il veut mais qu’il n’est pas obligé, et que c’est dans son identité d’être sportif.
Questioner – le questionneur
Le questionneur répond très bien aux attentes internes, qu’il s’est fixé après une étude en profondeur de la situation. Mais il aura du mal avec les attentes externes, surtout si elles ne sont pas justifiées. C’est celui qui a le plus besoin d’un pourquoi, et qui n’obéit à ses supérieurs que s’il est intimement persuadé que c’est en effet une bonne chose à faire. Pour le questionneur, il atteindra ses objectifs à condition de bien faire ses recherches et que les objectifs ainsi que leurs délais soient bien justifiés.
Par exemple, pour qu’un questionneur aille courir le matin à 6h, il faut qu’il sache en quoi ça va faire du bien à sa santé et pourquoi c’est mieux de courir le matin que le soir.
Connaître sa gestion des attentes : outils concrets
Bien sûr, chacun est différent et ce n’est pas une réponse unique à tous les problèmes, mais peut-être que ça vous donnera des idées de techniques pour rester motivé(e).
Par exemple pour le NaNo, j’ai mis en place des choses comme :
- Avoir un “writing buddy”, qui est obliger et qui va me tenir au courant de ses avancées et ça va la motiver.
- J’ai aussi mis en place un système de récompenses pour chaque jour où j’ai écrit mes 1667 mots. C’est aussi une technique d’obliger, mais j’ai décidé de tester voir si c’est efficace et si ça m’amuse.
D’autres idées :
- (Upholder) Mettre en place des objectifs avec des étapes intermédiaires bien claires au niveau du résultat attendu et des dates
- (Questioner) Faire des recherches pour bien justifier la méthode que vous avez choisi de suivre
- (Obliger) Entrer dans un groupe de travail où chacun motive les autres et où on se tient au courant des avancées, participer à des défis avec des récompenses à la clé (badges etc. par exemple beaucoup d’apps de santé proposent ce genre de choses)
- (Obliger) Annoncer votre objectif pour vous sentir redevable aux gens à qui vous l’avez annoncé
- (Rebel) Demandez-vous en quoi ce projet fait partie de votre identité
- (Rebel) Laissez-vous des options. Par exemple au lieu de vous dire “je vais aller au cours de yoga chaque semaine à 18h” vous pouvez décider d’aller à la salle de sport quand vous avez envie au cours de la semaine, faire le cours qui vous fera plaisir à ce moment-là
Piste #3 : Prévoyez un plan en cas de difficulté
Beaucoup de ressources autour de la motivation et des habitudes suggèrent de se mettre dans un état d’esprit positif, par exemple via la visualisation, les affirmations et autres techniques pour se convaincre qu’on va y arriver.
Dans l’idée, je trouve que c’est très bien de travailler à sa conception du monde pour choisir une perception plus optimiste qui vous aidera à rester motivé(e). Mais le problème, c’est que si le cerveau commence à penser que c’est déjà gagné, il risque paradoxalement de se relâcher et de concentrer son attention sur autre chose.
Pour pallier ce souci, je vous invite à accompagner votre optimisme (si vous avez décidé de le cultiver d’une manière ou d’une autre) d’une liste plus pragmatique de difficultés et d’obstacles probables. L’idée n’est pas de lister toutes les catastrophes imaginables, mais de rester lucide sur les obstacles que vous allez probablement rencontrer au fil de l’eau.
Et ensuite, préparez à l’avance des solutions pour ces obstacles avant qu’ils n’arrivent. Par exemple, que faire en cas de délai à cause du retard d’un partenaire? Et si vous avez trop de travail et ne pouvez pas consacrer autant de temps à votre projet personnel que prévu? Prévoyez un plan clair pour que votre cerveau n’oublie pas qu’il reste encore du travail pour mener votre objectif au bout.
Prévoyez les difficultés : outils concrets
Pour le NaNoWriMo, j’ai mis en place les outils suivants :
- Une playlist de concentration pour les jours où mon esprit va vouloir vagabonder au lieu d’écrire (si si, ça arrive, plus souvent qu’il ne me sied)
- Un “kit de survie” avec les outils de base à avoir avec moi pour écrire en toutes circonstances au mois de novembre
- Un “kit d’urgence émotionnelle” en cas de coup de mou (film comique, nourriture réconfort…)
- J’ai planifié des repas simples et rempli le congélateur pour me libérer du temps d’écriture
- J’ai planifié mes articles de blog (y compris celui-ci, que je suis en train d’écrire le 23 octobre très précisément) pour me libérer l’esprit et me concentrer sur l’écriture
Vous pouvez voir tous les outils de motivation que j’ai préparés pour le NaNoWriMo en vidéo : c’est par ici !
À vous de voir, en fonction des obstacles que vous risquez de rencontrer, quel type de solution conviendrait à votre personnalité, votre style de vie et vos contraintes…
C’était donc trois pistes pour persévérer sur les projets et objectifs qui nécessitent une régularité et un travail sur le long terme. J’espère que cet article vous a été utile. Si vous avez des idées concrètes à suggérer autour de ces trois pistes, je vous invite à les partager en commentaire de l’article, si le cœur vous en dit.
Merci infiniment d’avoir pris le temps de me lire et/ou de m’écouter aujourd’hui, passez une bonne journée, une excellente soirée, et à la prochaine !