Si vous suivez mon contenu depuis un moment, vous avez peut-être remarqué que j’ai commencé à faire référence au concept d’imaginaire intérieur ces derniers mois. C’est une idée que j’ai puisée à travers différentes sources philosophiques et de développement personnel.
À mesure que je me la suis appropriée et que je l’ai intégrée au canevas du voyage créatif, j’ai fini par donner un nom spécifique à ma propre vision des choses.
Dans cet article ressource, j’ai décidé de vous présenter ce que j’appelle l’imaginaire intérieur en guise de mémo si vous avez besoin de vous y référer à l’avenir lorsque j’évoque le terme.
Ce que j’appelle l’imaginaire intérieur.
L’idée est partie du concept de l’ensemble de nos pensées et croyances, notre vision du monde. C’est ce que les stoïciens appellent notre perception ou interprétation de ce qui est, ce qu’Arthur Schopenhauer appelle la qualité de conscience, ce que la psychologie appelle notre cognition.
Cet ensemble de pensées, notre état d’esprit, contient notamment ce que le développement personnel appelle nos croyances limitantes ou encore ce que Don Miguel Ruiz appelle « les accords » dans son livre Les 4 accords Toltèques.
Ce concept m’a énormément aidée pendant plusieurs années, afin de faire la distinction entre les faits et mon interprétation en tant que personne dotée d’une conscience subjective.
C’est ce qui permet de prendre du recul et de s’ouvrir à d’autres interprétations, d’autres visions du monde.
Nous sommes davantage que notre mental.
Cependant, même si j’apprécie l’idée de développer ma qualité de conscience avec intention, la limite que je trouve à ce concept, c’est qu’elle se cantonne à l’aspect mental de notre monde intérieur.
Comme si nous n’étions que des têtes pensantes et que le reste (les émotions, les sensations physiques et autres) n’étaient que des faiblesses venues gêner notre grand esprit rationnel.
Au fil des années, j’en suis venue à comprendre que nous sommes tellement plus riches que notre mental. Bien sûr, nos pensées, notre capacité de raisonnement et de logique sont importantes. Mais ce n’est qu’une partie de notre écologie intérieure en tant qu’êtres vivants.
Ainsi, j’ai décidé d’étendre ce concept de « cognition » ou de « qualité de conscience » pour évoquer l’ensemble de mon monde intérieur : mes pensées, mais aussi mes émotions, mes idées, mes inspirations, mes sensations, ma sensibilité, mes souvenirs, mon imagination…
Évidemment, je n’ai pas inventé le concept, et je ne suis pas la première à envisager notre monde intérieur comme un tout. Mais pour me simplifier la vie à mesure que je puise des notions ici et là, j’ai décidé de choisir un nom pour ce concept (que je n’ai probablement pas inventé non plus, soit dit en passant) : l’imaginaire intérieur.
L’imaginaire intérieur contient…
Notre imaginaire intérieur englobe notre conscience, notre esprit et nos pensées, mais pas seulement. Voici une liste non-exhaustive de ce que l’on peut trouver en explorant notre imaginaire intérieur :
• Pensées et croyances
• Conscience et qualité de présence au monde
• Émotions
• Sensations
• Souvenirs
• Expériences passées
• Vision de nous-mêmes et des autres
• Relations sociales (telles qu’on les perçoit et ce qu’elles nous apportent)
• Idées et imagination
• Inspirations
• Projections futures
• Sens du possible (ou de l’impossible)
• Identité – vision de soi
• Préférences et goûts
• Talents et connaissances (réelles et/ou perçues – coucou Mr Imper le syndrome de l’imposteur !)
• Ce qui nous anime, attise notre curiosité
• Ce qui donne du sens à notre existence
• Notre étincelle de vie – notre feu intérieur
• Notre créativité, notre capacité à assembler les idées, à contribuer
• Notre différence et singularité
• Notre être intérieur
En d’autres termes, notre imaginaire intérieur nous relie à notre humanité et rassemble tout ce qui fait de nous des êtres vivants à la fois uniques et connectés à nous-mêmes et aux autres.
Pourquoi « imaginaire intérieur » ?
Il existe plein de termes possibles pour représenter ce monde intérieur. J’ai choisi consciemment de parler d’imaginaire intérieur pour deux raisons.
Les histoires que l’on se raconte.
La première, c’est que la notion d’imaginaire évoque l’imagination et les histoires, un monde qui m’est familier en tant qu’autrice de fiction. C’est aussi un rappel que notre cerveau est une machine à histoires.
Même pour toutes les personnes qui ne sont pas des créateurs ou créatrices d’histoires de métier comme moi, notre cerveau est subjectif par essence. Ce n’est pas la réalité que nous voyons, mais l’histoire que nous choisissons de nous raconter au sujet de la réalité.
C’est dans notre nature : on a besoin de donner du sens à ce qui nous entoure, de créer une cohérence.
C’est ainsi que l’on raconte une histoire à propos de notre passé, on choisit les souvenirs qui nourrissent cette narration. On raconte des histoires à propos de nos expériences, des autres, du monde et même de notre futur.
Je pense que c’est important de se rappeler de cette part de subjectif. Déjà parce que les histoires que l’on se raconte font partie de la richesse de l’imagination humaine. C’est beau de donner une dimension supplémentaire au réel comme nous le faisons.
Ensuite, parce que c’est un rappel que ces histoires ne sont que cela : des histoires. Ce n’est pas la vérité immuable, la seule réalité possible.
Quand nous comprenons qu’une même réalité porte le potentiel d’une infinité d’histoires, alors nous reprenons le contrôle : nous pouvons choisir quelles histoires on se raconte à partir de maintenant.
La source de notre créativité.
La deuxième raison pour laquelle j’ai choisi le terme d’imaginaire intérieur, c’est parce que l’imagination évoque la créativité. Notre cerveau est une incroyable machine créative, quel que soit le domaine et la manière dont votre créativité s’exprime.
Je vous renvoie au test Sparketype pour en savoir plus, mais ma théorie est que nous sommes tous et toutes ici pour contribuer à l’écosystème du vivant d’une manière ou d’une autre, en utilisant cette étincelle de créativité qui nous est propre.
Pour certains, comme moi et les autres « Makers (créatifs) » du Sparketype, c’est de la création littérale, transformer nos idées en œuvres concrètes.
Mais il existe plein d’autres manières d’exprimer notre créativité : à travers la transmission aux autres, l’accompagnement, la recherche de solutions créatives, la capacité à simplifier les concepts, l’aide et le soutien à autrui…
Cette capacité à créer et contribuer puise sa source dans notre imaginaire intérieur. Ce sont nos pensées, nos expériences, nos émotions, nos connaissances, nos inspirations, nos idées qui nourrissent le chaudron d’où sortent des idées nouvelles, des solutions, une énergie créatrice qui nous amène à contribuer à notre manière.
D’où l’importance de cultiver cet imaginaire intérieur, de suivre notre curiosité, de garder l’esprit ouvert, de trouver de l’engrais, de l’eau et de la lumière pour laisser pousser toutes ces plantes qui font notre richesse d’êtres créatifs.
La métaphore du jardin intérieur.
Comme vous le remarquerez si ce n’est pas déjà fait, j’aime concrétiser la notion d’imaginaire intérieur en le comparant à un jardin intérieur. À la naissance, notre imaginaire intérieur est un vaste terrain vierge et extrêmement fertile.
Puis, au fil des expériences, des rencontres, des mots que prononcent les adultes et les autres enfants autour de nous, des émotions que l’on vit, des graines se plantent dans notre imaginaire intérieur.
Lorsqu’on est enfant, avides de connaissances et de construction, on accepte toutes les graines qui nous viennent, constructives ou destructrices et, inconsciemment, on continue à les arroser.
C’est ainsi qu’au fil des années, on se retrouve avec un jardin intérieur rempli de plantes de toutes sortes, certaines très fortes aux racines très profondes, car elles ont été nourries et arrosées à de nombreuses reprises dans notre environnement. D’autres sont petites et rabougries, mais peuvent tout de même répandre leurs spores autour d’elles.
Certaines sont riches et majestueuses et enrichissent notre écosystème intérieur. D’autres nous empoisonnent, nous font douter de nous-mêmes et du monde.
C’est la somme de toutes ces plantes et de leur interactions entre elles qui fait notre imaginaire intérieur en tant qu’adultes. Certaines ont poussé à la lisière du jardin, avec de profondes racines dont nous n’avons pas conscience. D’autres se mettent à fleurir à notre attention lorsqu’un événement nous rappelle leur existence…
Comment je cultive mon imaginaire intérieur avec intention.
Le but de cette notion d’imaginaire intérieur est de prendre conscience de ce qui se passe en nous, apprendre à se connaître et explorer notre vie intérieure, puis de cultiver ce qu’on y trouve pour mener une vie intentionnelle.
Pour moi, l’exploration de notre imaginaire intérieur, que ce soit au global ou autour d’un thème précis, se déroule en trois étapes.
1. L’audit : constater ce qui est.
La première étape est d’explorer le jardin intérieur tel qu’il est aujourd’hui : les pensées, émotions, souvenirs, expériences qu’on y trouve, l’histoire qu’on se raconte maintenant. C’est une prise de conscience nécessaire : on ne peut ni choisir ni changer ce dont on n’a pas conscience, ce qu’on rejette ou refoule.
Pour accepter ce qui est de manière positive et constructive, c’est le moment de ranger le juge au placard pour faire place à l’explorateur. Nous observons avec curiosité et ouverture d’esprit, sans jugement sur ce qu’on y trouve.
En tant qu’êtres humains, au cours de notre vie, nous faisons de notre mieux, toujours. Poser un regard bienveillant sur la manière dont on s’en est sortis jusque là dans la vie permet d’ouvrir les portes de notre imaginaire intérieur et d’entrer en dialogue avec nous-mêmes.
2. Le choix : trier ce qu’on a trouvé.
Une fois qu’on a regardé en face ce qui est actuellement dans notre imaginaire intérieur, nous reprenons le contrôle : qu’ai-je envie de garder, de cultiver, de laisser derrière moi ? Après l’exploration, nous devenons jardiniers.
C’est le moment de l’auto-détermination : qu’ai-je envie de croire aujourd’hui ? Quelles sont mes valeurs ? Qu’est-ce qui est réellement important pour moi maintenant ? Où ai-je envie d’emmener ma propre vie ? Quelles sont mes attentes à moi ? Quelle est ma sensibilité, quelles sont mes préférence, qu’est-ce que je veux, moi, pour moi-même et pour contribuer à mon niveau ?
3. L’intention : passer à l’action.
Après avoir accepté ce qui est et choisi ce qu’on souhaiterait garder et changer, c’est le moment de passer à l’action : nous cultivons notre imaginaire avec intention.
Comme un véritable jardin, cette étape prend du temps : l’écosystème s’équilibre à son rythme, les graines prennent le temps de pousser, les plantes empoisonnées fermement enracinées se dévitalisent petit à petit.
C’est le moment où on choisit de changer l’histoire qu’on se raconte, d’adopter de nouveaux points de vue, de s’inspirer d’autres visions des choses, de cultiver d’autres émotions comme la gratitude ou le pardon.
Ce chemin-là peut se faire seul ou accompagné – d’outils concrets et de pratiques créatives, de nos proches, d’une psychothérapie, d’un coaching de vie…
Pour rappel, il ne s’agit pas ici seulement de changer nos pensées et de maîtriser notre esprit, comme le prône par exemple le stoïcisme. C’est aussi une question d’émotions, de croyances, de sensibilité, de valeurs, de sens du possible, de créativité et d’étincelle de vie.
Voilà ce que j’entends par imaginaire intérieur et comment j’utilise ce concept pour développer ma créativité et mener une vie plus intentionnelle.
Dans le cadre des outils d’exploration créative que je propose ici et ailleurs, je vais mettre en place, peu à peu, des outils et des pratiques créatives pour explorer et cultiver notre imaginaire intérieur, si c’est un chemin que vous ressentez l’envie d’emprunter.
Vous pouvez consulter la page ressources pour les outils gratuits et ma boutique d’artiste pour découvrir les créations que j’ai concoctées jusqu’à présent.
Vous pouvez aussi vous abonner au flux rss de ce blog ou vous inscrire à la lettre créative et optimiste du dimanche matin si vous souhaitez suivre les futures ressources que je vais proposer sans le filtre des algorithmes.
En attendant, je vous remercie de votre passage par ici et je vous souhaite une belle journée et une magnifique soirée.
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