Note : Pour que tous les contenus florieteller se situent au même endroit, je suis en train de rapatrier les anciens articles et notes d’émissions de Simple & Cité dans cet espace. Les notes de podcasts ont été anti-datées pour correspondre à la date de publication de chaque émission, mais les articles sur la simplicité, publiés entre 2012 et 2017 sur mon ancien blog la nife en l’air, vont être republiés ici fin 2020 au fil des semaines. Belle lecture !

Depuis que mes valeurs ont commencé à évoluer sur les objets, et que je me pose des questions sur mes habitudes de consommation, j’ai découvert et je me suis renseignée sur le minimalisme.

Ce concept m’attire beaucoup, puisqu’il part de l’idée, évidente mais absente de notre société moderne, que le développement personnel, les relations sociales, les connaissances, la paix intérieure sont plus importants que les possessions matérielles.

Quand j’ai commencé à faire des recherches sur le sujet, j’ai trouvé que le concept était beaucoup plus large que les philosophies bouddhistes et les livres de développement personnel.

Il y a un vrai mouvement sur le sujet.

Des conférences TED aux divers blogs amateurs ou professionnels, des groupes Facebook, des communautés, des défis et exercices, de plus en plus d’ “occidentaux” baignés dans le consumérisme semblent chercher à revenir de l’ “avoir” vers l’ “être”.

Le mouvement minimaliste est ici, et il est en expansion, sans aucun doute.

La question que je me pose est : est-ce un véritable éveil des consciences de notre part, consommateurs fatigués d’être usés et abusés par les entreprises, le marketing et la pub, ou est-ce une autre mode destinée à rester superficielle, à être utilisée par le marketing et à disparaître d’ici quelques années?

(Note de 2020 : j’ai écrit cet article en 2012, je l’ai republié en 2017 sur le site du podcast Simple & Cité pour finalement l’intégrer sur florieteller en 2020, et 8 ans plus tard, le mouvement est toujours là, et il est plus important que jamais…)

Un risque de n’être qu’une mode de passage?

Notre société est bien connue pour utiliser les tendances globales à son avantage.

Prenez l’écologie par exemple. Lorsque le mouvement s’est développé, de plus en plus d’entreprises ont utilisé l’argument (souvent déformé ou faux) de l’écologie dans leurs stratégies marketing pour attirer davantage de consommateurs.

Cette tendance a même un nom: le greenwashing. Est-ce que le minimalisme se dirige vers le même destin?

De plus en plus de livres sont publiés sur le sujet, et des cours de coaching coûteux font leur apparition ici et là – ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi – mais où est la limite entre diffuser l’information et utiliser la tendance pour se faire de l’argent ?

Nous commençons déjà à voir pousser des « designs minimalistes » et autres arguments pour faire acheter (plutôt ironique non?). Beaucoup de blogueuses de mode « minimalistes » ont tendance à utiliser cet argument comme une excuse pour acheter des vêtements plus chers, et certaines marques de luxe ont intégré le minimalisme dans l’ADN de leur style – avec les blogueuses ci-dessus comme cible, sans doute.

On pourra toujours douter des intentions des entreprises, dont le but est de faire de l’argent.

Mais qu’en est-il de nous?

Ces gens qui écrivent et/ou lisent des blogs sur le minimalisme, lisent des livres sur le sujet, ou même commencent à modifier leurs habitudes de consommation?

Après tout, c’est là le cœur du mouvement minimaliste: les gens.

Allons-nous nous en lasser dès que nous gagnerons plus l’argent, ou dès qu’on abordera des sujets dérangeants comme notre niveau de vie, les travailleurs Chinois, le consumérisme, ou dès qu’on aura, inévitablement, envie d’acheter de nouvelles choses et de retomber dans le cycle de la consommation?

Ou un éveil des consciences?

Quand quelqu’un est élevé dans une société d’abondance (ou de fausse abondance, comme le présente Serge Latouche), qu’il est habitué à avoir des tas de cadeaux d’anniversaire ou de Noël, à avoir son temps de cerveau disponible rempli par la publicité, est-ce que le simple fait de remettre cette société en question à travers le minimalisme ne serait pas déjà un grand pas?

Après tout, cette idée que les possessions matérielles sont importantes, qu’elles nous définissent et qu’elles reflètent notre position sociale, est un élément profondément ancré dans toutes les générations qui n’ont pas connu la guerre et les trente glorieuses, le début de la société de consommation telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Nous avons été élevés de cette façon par nos parents, et nous élèverons probablement nos enfants de la même façon.

La plupart d’entre nous courent sur la roue du métro – boulot – dodo, gagnant de l’argent, puis le dépensant, puis s’endettant etc. sans jamais y réfléchir à deux fois.

Mais ce mouvement minimaliste montre que de plus en plus de gens commencent à y réfléchir à deux fois. Le minimalisme c’est pas la seule manifestation de cela (les 99%, les indignés, la décroissance…), mais il peut être vu comme l’une des conséquences d’un éveil des consciences parmi nos générations.

Peut-être que le consumérisme va trop loin, peut-être que notre style de vie nous pousse à bout, et peut-être que les masses s’éveillent vraiment.

Peut être que dans des années, il ne sera pas aussi facile qu’aujourd’hui de nous faire bosser comme des chiens pour gagner de l’argent, tout ça pour s’empresser à aller le dépenser dans des objets inutiles…

Note : article initialement publié sur la nife en l’air le 19 octobre 2012

2 Comments on “Le mouvement minimaliste: mode ou éveil des consciences?”

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