Aujourd’hui, on aborde l’une des raisons qui peut pousser à surconsommer – que ce soient des objets matériels ou des loisirs, réseaux sociaux etc. : le besoin de se distraire pour fuir l’inconfort.
La fuite de l’inconfort par les distractions
Lorsque j’ai cherché à comprendre les raisons de ma surconsommation lors de mon année d’échange au Japon, j’ai pris conscience d’un phénomène récurrent : je fuyais mon sentiment de solitude et d’éloignement de mes proches en achetant des objets ou en regardant des séries télévisées à la chaîne.
Lorsque l’on est confronté à un besoin non satisfait, une émotion négative ou simplement inconfortable, parfois, on tente de la fuir en se distrayant par diverses activités :
- Le shopping
- Passer des heures sur les réseaux sociaux
- Se réfugier dans des films, séries télé ou jeux vidéo
- Manger de la nourriture riche
- Boire de l’alcool
- Etc.
Dans cet épisode, je ne rentre pas dans le détail des cas extrêmes de fuite du réel (alcoolisme, drogues) car je ne suis pas qualifiée pour cela. Ici, j’aborde plutôt le sujet de personnes qui, comme la majorité d’entre nous, mènent une vie fonctionnelle avec une carrière, une famille, etc. Et nous vivons des moments agréables et heureux dans notre vie.
Mais il nous arrive de mener une vie en mode semi-automatique : on va se ruer sur une nouvelle paire de chaussures après une journée frustrante au travail, on va compenser une dispute de couple en mangeant du sucre, on va repousser le malaise grandissant que l’on peut vivre au sujet d’un aspect ou un autre de notre vie en cherchant des distractions dans la consommation d’objets ou de loisirs à outrance.
Pourquoi parler de cette fuite de l’inconfort ?
Dans mon expérience personnelle, j’ai remis en question mes habitudes de consommation, qui étaient quasi automatiques, inconscientes. Lorsque j’ai commencé à changer mon mode de consommation, j’en ai retiré beaucoup de bénéfices : des finances plus sereines, un intérieur moins encombré, davantage de temps et de disponibilité mentale. J’en parle un peu plus dans la première émission du podcast consacrée au minimalisme.
En revanche, le revers de la médaille, c’est que cet inconfort que je cherchais à fuir par la consommation est réapparu alors que je mettais fin à cette stratégie de fuite par les distractions. J’avais envie de vous en parler, parce que c’est une étape du cheminement vers une philosophie de vie plus simple qui peut être difficile à passer.
Mais je pense sincèrement que cela en vaut la peine, tout simplement parce que l’élimination de ces distractions vous permet de mener, peu à peu, une vie plus intentionnelle.
C’est un sujet qui est très vaste, et que j’aborderai de nouveau dans des émissions à venir, mais je voulais introduire cette idée avec vous pour commencer, avant d’entrer dans davantage de détails autour de votre essentiel, de l’acceptation de l’inconfort, de vos valeurs, de trouver votre juste place dans votre vie, etc.
Une tendance tout à fait normale
Mon but n’est pas de stigmatiser ou juger un comportement ici. Au contraire, se réfugier dans les plaisirs immédiats pour éviter l’inconfort fait partie du fonctionnement normal de notre cerveau : pour notre survie, il est conçu pour éviter l’inconfort, économiser l’énergie et rechercher le plaisir.
Ce fonctionnement du cerveau était très utile dans la jungle à l’époque. Mais dans la société moderne, tous ces plaisirs immédiats offerts sur un plateau par le marketing ont de lourdes conséquences à long terme : des dettes financières par exemple, ou un manque de temps pour accomplir ce qui nous tient à cœur ou pour profiter des gens qu’on aime.
Ce que propose la simplicité urbaine, c’est de prendre conscience, peu à peu, de cette tendance que nous avons tous et toutes à fuir l’inconfort par les distractions, et d’apprendre à affronter ces émotions négatives, à les traiter à la source afin de mener une vie plus intentionnelle et épanouie.
Pas d’ascétisme, ni de refus du plaisir
Comme abordé dans la neuvième émission au sujet du minimalisme et de la privation, je ne suis pas en train de vous proposer de mener une vie d’ascète et de refuser tous les plaisirs de la vie.
Au contraire, je pense sincèrement que lorsqu’on est à l’écoute de soi-même, présent au moment et conscient de ce que l’on est en train de vivre, nous retirons un bien plus grand plaisir que lorsqu’on se jette dans une distraction en mode semi-automatique, pour faire taire des pensées ou émotions inconfortables.
Vous pouvez tout à fait continuer à acheter de jolies choses, regarder des séries télé ou utiliser les réseaux sociaux – la différence est dans l’intention : le faire en conscience, par choix, en étant présent(e) à l’expérience pour en profiter pleinement.
Mise en pratique : faire une pause, tenir un journal
Prendre conscience de cette tendance à fuir l’inconfort par les distractions, et changer cette habitude, est un processus qui prend du temps. Nous reparlerons de cette notion dans de futures émissions de Simple & Cité.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous proposer deux petits exercices simples comme premier pas vers la prise de conscience de la fuite de l’inconfort par les distractions.
Faites une pause de quelques minutes pour laisser vivre l’inconfort
Cet exercice se pratique au moment où vous allez vous jeter dans une distraction. Par exemple, au moment de partir faire du shopping ou d’ouvrir une app de réseaux sociaux.
Avant de passer à l’action, prenez quelques minutes pour laisser cette envie irrésistible exister en vous, sans lutter contre elle, et sans y céder. Peut-être prendrez-vous conscience que cette envie n’est pas si irrésistible que ça après tout. Ou peut-être cèderez-vous quand même à la distraction. Ce n’est pas grave.
Plus vous répétez cet exercice de laisser l’envie exister en vous sans y céder et sans résister, plus vous affinerez votre capacité à prendre conscience de cette fuite de l’inconfort, et à arrêter de vous distraire.
Tenez un journal régulièrement
Ce deuxième exercice se pratique de manière régulière, sans que ce soit lié à une envie immédiate de se distraire. Le principe, c’est d’apprendre à vous écouter : vos pensées, vos émotions, vos besoins, vos insatisfactions…
L’utilité de l’exercice, c’est que si vous amenez vos insatisfactions à votre conscience, vous pouvez commencer à réfléchir à des solutions pour résoudre la source de votre inconfort. Et ainsi, vous aurez de moins en moins besoin de recourir à des distractions pour le fuir.
Le concept, c’est de vider tout ce que vous avez dans la tête. Soit avec un carnet et un stylo, soit via une app de prise de notes sur le téléphone ou l’ordinateur, ou même en vous enregistrant à l’oral. Je vous invite à choisir le support qui vous convient le mieux.
Ensuite, vous pouvez choisir la régularité qui vous convient le mieux : j’écris dans mon journal tous les matins, mais vous pouvez choisir un autre moment de la journée, ou le faire moins fréquemment. L’important est que l’exercice reste régulier dans votre vie.
Ressource du jour : deux podcasts sur la gestion des émotions
Le sujet de Simple & Cité est de mener une vie plus simple et sereine dans le monde moderne. Je ne vais donc pas rentrer dans le détail de comment gérer l’inconfort émotionnel dans les émissions suivantes du podcast.
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande deux podcasts francophones dont le sujet est précisément la gestion du mental et l’indépendance émotionnelle, pour apprendre à accepter l’inconfort et remonter à sa source au lieu de se distraire pour le fuir.
Les podcasts se nomment « Se sentir bien », par Esther Taillifet, et « Change ma vie », par Clotide Dusoulier. Les deux animatrices sont également coach de vie, et ont suivi les enseignements de la coach de vie américaine Brooke Castillo.
Dans chaque épisode, elles abordent des notions autour de l’indépendance émotionnelle, de la gestion des pensées et autres sujets connexes. Ce que j’aime, ce sont les exercices pratiques proposés, qui permettent de ne pas se contenter d’apprendre l’information, mais aussi de la mettre en pratique.
Si l’émission vous a plu, faites m’en part, cela me fera infiniment plaisir ! Vous pouvez laisser un commentaire sous cet article pour réagir.
La prochaine émission sera publiée début août 2018 et concernera le cycle de consommation. Maintenant que nous avons abordé plusieurs sujets généraux sur le minimalisme, on commence à aborder du concret. Je présente les trois aspects sur lesquels nous pouvons agir pour mener une vie plus simple : l’achat, l’utilisation et les déchets.