Dans l’émission d’aujourd’hui, on parle du mythe selon lequel le minimalisme serait réservé à une classe sociale aisée : pourquoi je pense que c’est faux et comment on peut simplifier sa vie quand on manque de moyens.

Le minimalisme pour les riches

Quand on suit certains contenus, qui parlent de favoriser la qualité à la quantité avec des objets de luxe, ou d’optimiser un petit espace avec un architecte d’intérieur, on peut penser que le minimalisme est réservé à une classe aisée. Le marketing bio et écolo, en proposant des objets « slow » fabriqués de manière locale et artisanale mais avec un coût associé, peut aussi donner cette impression.

L’existence de ces produits est très chouette en soi, si on peut se permettre de dépenser son argent pour des produit locaux et de petits créateurs pour une certaine éthique sociale et écologie. Mais si on ne voit que la communication de ces marques-là, on peut finir par penser qu’il faut de l’argent pour pratiquer le minimalisme.

Une société de surconsommation

La simplicité vient en réaction à une société de surconsommation, une boulimie d’achat qui naît dans une société moderne développée, en paix et prospère. Dans cette perspective, oui, le minimalisme est l’apanage de sociétés aisées.

Mais au sein de la société occidentale, je ne pense pas que le minimalisme soit réservé à une classe sociale aisée ou à des « bobos Parisiens célibataires et sans enfants ».

Dans notre société consumériste, nous sommes entourés d’injonctions à la consommation et de fausses promesses de bonheur à travers les objets. Ces injonctions nous poussent à la frustration et à l’insatisfaction, et ce quelle que soit notre classe sociale. Les classes populaires sont encore plus fragiles face à ça : en vivant soit une frustration de ne pas avoir les moyens de se payer ces promesses de bonheur, soit un endettement de prêts à la consommation en les achetant quand même, soit les deux.

La simplicité, bénéfique pour toutes et tous

Notre environnement nous pousse à la surconsommation :

  • Les magasins (principalement les supermarchés et centres commerciaux, fréquentés par les classes moyennes et populaires) sont agencés pour nous pousser aux achats compulsifs
  • Nous recevons par courrier, mail ou SMS des offres de réductions, avant-premières et autres ventes privées en permanence
  • Nous sommes entourés de pubs qui nous promettent la lune si on achète tel objet ou tel service
  • Notre entourage, soumis à la même société, surconsomme aussi et, pour rentrer dans le moule comme nous le pousse notre nature humaine, on est tentés de faire pareil pour s’intégrer dans notre groupe social

Comment simplifier quand on a peu de moyens ?

Le minimalisme tel que je le présente ici, ce n’est pas de boycotter les supermarchés et remplacer les produits de masse par des alternatives bobo.

Pour moi, la simplicité, c’est avant tout prendre conscience des fausses promesses de la société de consommation. Si vous réalisez que vous n’avez pas besoin de cet objet qui promet du bonheur, alors vous n’êtes pas frustré de ne pas avoir les moyens de vous le payer. L’idée est de remplacer le sentiment de manque par un sentiment de gratitude et d’abondance pour tout ce qui nous entoure, matériel mais aussi nos proches, les expériences gratuites que nous vivons au quotidien…

Ensuite, la simplicité c’est consommer de manière plus consciente : définir nos propres besoins et acheter en fonction de nos critères, et pas en fonction de ce qui est en tête de gondole ou de quelle marque a le meilleur budget marketing. Pour les personnes en manque de moyens, l’un de ces critères sera le budget et c’est OK.

C’est aussi trier ce qu’on possède et ne garder que ce qui apporte de la valeur : une maison plus épurée coûte moins d’argent, de temps et d’énergie à entretenir, surtout quand on n’a pas les moyens de se payer du personnel pour faire ce genre de tâches.

Enfin, un outil puissant à mon sens pour contrecarrer ce sentiment de manque instillé par la société de consommation, c’est la gratitude. Nous en reparlerons dans une émission future.

Mise en pratique

Deux exercices pour simplifier votre vie dès aujourd’hui sans dépenser d’argent dans des produits chers pour autant :

  • La prochaine fois que vous avez besoin de faire des courses, préparez une liste de courses avant d’aller au supermarché, en fonction de vos besoins, de recettes à cuisiner, etc., et tenez-vous-y une fois dans le magasin. C’est une bonne manière de contrecarrer ces techniques pour vous inciter à l’achat compulsif.
  • Pratiquez la gratitude : chaque soir, écrivez une chose pour laquelle vous êtes reconnaissant(e) aujourd’hui. Par exemple : avoir l’eau courante, mon partenaire m’a préparé un bon café ce matin…

Ressources

Ressource du jour : le livre « Qu’est-ce qui vous rend vraiment heureux? » par Sonja Lyubomirsky.

Mentionnées au fil de l’émission

Si l’émission vous a plu, faites m’en part, cela me fera infiniment plaisir ! Vous pouvez laisser un commentaire sous cet article pour réagir.

En 2019, les émissions seront publiées le premier mercredi de chaque mois. Je vous retrouve donc le 3 avril prochain pour l’émission suivante ! En attendant, merci de votre présence ici et à bientôt.

One Comment on “S&C 020 | Le minimalisme est-il pour les riches?”

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